505 |
1 |
|
|a Pour les rares juifs survivants ou revenus à Berlin après la Shoah, l'après-guerre fut une période marquée par de profondes incertitudes quant à la possibilité même d'une existence juive sur le sol allemand. Harassés par douze ans de persécutions, les juifs berlinois se trouvent par ailleurs confrontés une fois de plus à une absurdité de l'Histoire: la division du monde en deux. Malgré les nombreuses déclarations officielles affirmant l'impartialité et l'indépendance du judaïsme, l'analyse de la vie quotidienne dans le Berlin d'après 1945 révèle une tout autre image: à la différence des églises protestantes, qui se sont efforcées de maintenir une unité au moins jusque dans les années 1960, les juifs allemands entérinent dans les années 1950 la séparation en deux communautés distinctes: celle de l'Est et celle de l'Ouest. Mais, au-delà de clivages indéniables, nombre de valeurs et de préoccupations restent communes aux juifs des deux Berlin: même cheminement de retour à l'identité juive, même prise de conscience de l'horreur de la Shoah, mêmes détours par un judaïsme culturel ou religieux.
|