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|a Malgré son nazisme notoire, Heidegger passe toujours pour le plus grand philosophe contemporain et l'on invoque ses disciples et commentateurs juifs pour justifier ce préjugé et banaliser son antisémitisme.<br>Cependant, la publication des premiers Cahiers noirs et leur réception internationale précisent un double projet : légitimer "philosophiquement" l'extermination historique des juifs et détruire le judaïsme de l'intérieur.<br>Pour mettre en oeuvre ce programme, trois courants principaux se concilient à présent : l'extrême droite, le radicalisme révolutionnaire et l'islamisme. Outre un antisémitisme et un antijudaïsme diversement assumés, ils trouvent chez Heidegger et chez ses disciples un messianisme apocalyptique qui s'exprime à travers le thème du retrait de Dieu et une prophétie nostradamique : le philosophe pose au prophète de la fin du monde. L'irrationalisme est leur principale matrice et dessine un nazisme dépouillé des pesanteurs de l'hitlérisme mais farouchement opposé à l'Occident, à la technique et à la mondialisation.<br>Enfin, comme Heidegger s'affirme comme un théoricien de l'identité ethnique et spirituelle, tous les courants identitaires, jusqu'aux populistes, peuvent s'appuyer sur lui.<br>Ce livre est le premier en France à analyser cette situation nouvelle, alors que les traductions françaises des premiers Cahiers noirs ont été annoncées.
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